ciné-marges-club #36
MER 1er Sept  au cinéma UTOPIA

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LES SENTIERS DE L’OUBLI
(de Nicol Ruiz Benavides, 1h11, Chilie, vost)

Les sentiers de l’oubli, ce sont ceux que Claudina, 70 ans, doit emprunter après la mort de son mari. L’événement est brutal, ses repères s’effritent, son univers chancelle. Elle doit quitter sa maison et part vivre chez sa fille, qui élève seule un gamin d’une dizaine d’années. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les sentiments qui unissent la mère et la fille peinent à s’exprimer. Mais Claudina s’efforce d’encaisser et d’avancer. Heureusement, elle rencontre Elsa, une voisine rayonnante, enjouée, mariée mais d’une déconcertante liberté. À Elsa, naturellement, Claudina, se confie, se raconte. Tout aussi naturellement (quoiqu’avec un peu d’appréhension), elle suit sa nouvelle amie dans le bar clandestin à la réputation sulfureuse où Elsa chante certains soirs. Un bar qui porte le beau nom de Porvenir (l’Avenir). Et tandis que dans le ciel, d’étranges phénomènes lumineux troublent une population qui se perd en conjectures, Claudina trouve dans les yeux d’Elsa la force de redresser la tête, de puiser dans ses souvenirs la matière pour partir à sa propre reconquête.
Le sourire aux lèvres et un regard émerveillé porté sur le monde, Rosa Ramírez Ríos interprète avec un naturel et un charme incroyable cette grand-mère qui retrouve ses émotions d’adolescente, en les contant à cette femme toute aussi mûre qu’elle, douce, attentive, mais en même temps joyeuse et frivole. Une voisine qui se mue en amie, en confidente, qui l’amène doucement sur le chemin de l’acceptation de soi et lui fait retrouver le désir d’avoir du plaisir, le plaisir d’avoir du désir.

Magnifiquement cadré, jamais appuyé, tout en suggestion et rempli de bienveillante tendresse, le film nous cueille comme Claudina est cueillie par la possibilité d’une passion qu’elle n’attendait plus. À rebours de son titre, Les Sentiers de l’oubli n’est pas tristement tourné vers le passé mais s’avère une œuvre intense, lumineuse, teintée d’onirisme, sur une renaissance et une promesse de bonheur qui ne se périme jamais. 
(Gazette Utopia)

 >> En présence de Laurence Mullaly, Maitresse de conférence à l’Université de Bordeaux, spécialiste des cinémas d’Amérique latine.

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mer 1er sept à 20h15
cinéma Utopia Bordeaux
( Tarifs habituels, billeterie sur place)
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