Je suis Annemarie Schwarzenbach (clôture)

EVENEMENTS // Icônes Queer // LES FILMS

Véronique Aubouy / France / 2014 / 1h26

DIMANCHE 19 AVRIL > 20h30 > UTOPIA

Comment incarner à l’écran l’écrivaine suisse Annemarie Schwarzenbach ? Figure littéraire sulfureuse des années 30, androgyne, bisexuelle, féministe, journaliste, aventurière.…nombreuses sont les casquettes qu’elle a pu revêtir.
Au moyen d’un casting filmé, la réalisatrice tisse les contours de cet être singulier et pluriel, en même temps qu’elle questionne son héritage. A l’instar de ce célèbre tableau de Magritte, nous pourrions sous titrer ce film « Ceci n’est pas un biopic ».  Car le sujet de ce docu-fiction à la mise en scène étudiée n’est pas forcément où on le pense. Si la vie et les écrits de Schwarzenbach servent de toile de fond à cette œuvre audacieuse, c’est peu à peu le portrait d’une jeunesse d’aujourd’hui qui se dessine, traversée par la même soif de liberté.

Véronique Aubouy construit une œuvre fortement empreinte de littérature et de musique, où se croisent films documentaires et de fiction, mais aussi performances, installations vidéo et photographies. Elle réalise depuis 1993 un film marathon sur la lecture filmée de « A la Recherche du temps perdu » de Proust. Je suis Annemarie… est son premier long métrage de cinéma.
Actrice, performeuse, Julia Perazzini mène en parallèle de sa carrière de comédienne de cinéma, de nombreux projets sur les planches, one-woman shows et performances transformistes. Elle sera également à l’affiche de King Kong Theory en juin 2015 à Paris.

En présence de la réalisatrice Véronique Aubouy et de l’actrice Julia Perrazini

mars 24th, 2015

Madame Sata

Icônes Queer // LES FILMS

// FOCUS KARIM AÏNOUZ

Karim Aïnouz / Brésil / 2002 / VOST

Dans un quartier chaud de Rio, João, un petit malfrat noir tout en muscle, rêve de devenir une vedette de cabaret. Tour à tour malandrin, bagarreur, travesti, taulard, protecteur, il est “une merveilleuse synthèse entre Joséphine Baker, Jean Genet et un Robin des Bois des tropiques”.
Le film s’inspire librement du personnage de João Francisco dos Santos (1900-1976), plus connu sous le nom de Madame Satã, se concentrant sur sa vie dans les années 30. Retraçant ses relations tumultueuses et l’éveil de son goût pour la scène, il s’intéresse autant aux signes annonciateurs de son talent qu’à la ségrégation dont tout Noir – pédé, de surcroît – souffrait à cette époque. Sorti en 2002, ce premier long-métrage de Karim Aïnouz (d’abord assistant de Todd Haynes) nous avait émerveillés tant par sa forme (photographie exceptionnelle) que par son point de vue : l’art de décrire la complexité de ce personnage sensuel, explosif et captivant. Le film culte d’un grand réalisateur brésilien !

> voir aussi PRAIA DO FUTURO

VENDREDI 17 AVRIL / 14H / UTOPIA
SAMEDI 18 AVRIL / 16H10 / UTOPIA

mars 6th, 2015

Paroles de King!

EVENEMENTS // Icônes Queer // LES FILMS

Chriss Lag / France / 2015 / 1h36
Documentaire inédit sur la scène Drag King française. Dans la lignée des pratiques camp de performances de genres, les shows Drag King voient le jour dans les bars gays américains des années 90. « To drag » vient de « to dress as a girl ».

Importés en France, entre autres, par la philosophe Beatriz Preciado, des ateliers se sont développés pour rendre manifeste le caractère construit du genre, mais aussi pour produire un espace d’empowerment collectif. Des femmes usent et abusent des codes de la masculinité pour déconstruire leur propre féminité et en jouer, pour soi ou sur scène. Certaines artistes, inspirées par le cabaret, y puisent l’énergie pour réinventer leurs personnages. Bénéficiant d’un casting rêvé d’icônes Drag King, telles que Louis(e) de Ville et Victor Lemaure (venues à Cinémarges en 2013 et 2014), le film résonne aussi comme un manifeste.
http://paroledeking.com

__Avant le film__
PERFORMANCE DE CAROLINE LEMIGNARD
La comédienne livrera pour Cinémarges un extrait de sa nouvelle création Ni tout à fait la même, où elle s’attaque à la transgression des genres (spectacle intégral à La Boîte à jouer du 9 au 25 avril ).

DIMANCHE 19 AVRIL / 16H / UTOPIA _ VENEZ EN DRAG !

mars 6th, 2015

My Prairie Home

Icônes Queer // LES FILMS

Chelsea McMullan / Canada / 2013 / 1h17 / VOST
A la fois biographie traditionnelle et odyssée poétique, My prairie home oppose le vécu poignant du chanteur transgenre Rae Spoon à la douceur musicale de ses compositions en puisant dans le lyrisme des paysages grandioses des Prairies. Au détour d’une performance musicale excentrique se dévoilent les souvenirs de l’enfance ; et jamais la douleur ou l’amertume ne viennent menacer l’équilibre et la beauté de ce documentaire introspectif réalisé avec une malicieuse ironie.

Les prises de vues profondément esthétiques et décalées bercent avec subtilité la naïveté feinte de l’univers naturaliste du chansonnier. Contreparties parfaites à la musique folk de Rae Spoon qui tend à s’attarder dans une forme de parlé-chanté pensif, les mises en scènes recherchées de Chelsea McMullan composées d’étirements contemplatifs interrompus tantôt par une explosion de couleur percutante tantôt par une touche d’humour incongrue, complètent un tableau sensible et rare d’un artiste transgenre inimitable. «  They exist . »

www.raespoon.com

SAMEDI 18 AVRIL / 18H10 / UTOPIA

mars 6th, 2015

Rien n’oblige à répéter l’histoire

Icônes Queer // LES FILMS

Stéphane Gérard / France / 2014 / 1h25 / VOST
Les émeutes de Stonewall à New York en 1969, véritable symbole de libération sexuelle, marquent la naissance des mouvements contemporains de revendication LGBT.
Articulant avec audace images d’archives en noir et blanc et images colorisées de manifs actuelles, le réalisateur laisse émerger la parole d’activistes et d’artistes, autant de héros de l’ombre, qui continuent à transmettre et à perpétuer la lutte des minorités.
Les croisements et convergences des stratégies d’actions contre l’uniformatisation – incarnées par des lesbiennes, des Noires, des gays, des séropos, des trans, des queers – et la puissance des images d’archives font résonner ces voix bien au-delà de leurs communautés, vers un horizon utopique.
Rien n’oblige à répéter l’histoire mais elle nous traverse, à juste titre, tout au long de la programmation de Cinémarges…
+ DÉBAT autour des « NOUVELLES UTOPIES QUEERS ? »
en présence du cinéaste Stéphane Gérard, de Karine Espineira et de Maud-Yeuse Thomas (cofondatrices de l’Observatoire des Transidentités).
Suivi d’une signature de « Médiacultures » par Karine Espineira

VENDREDI 17 AVRIL / 18H / UTOPIA

 

Ci-dessous, retrouvez un entretien réalisé par Yagg avec Stéphane Gérard.


« Rien n’oblige à répéter l’histoire », interview… par yaggvideo

mars 5th, 2015

Wonder Women!

Icônes Queer // LES FILMS

Wonder Women ! The untold story of american superheroines
Kristy Guevara-Flanagan / Etats-Unis / 2012 / 1h19 / VOST

Ce documentaire s’intéresse à l’héritage d’une super-héroïne apparue pendant la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis dans l’univers très masculin des comics, aux côtés des Flash, Batman et autres super-mâles.
Wonder Woman est composée dès l’origine pour plaire à tous les publics y compris les petites filles en mal de modèles féminins positifs. Elle s’installe dans l’inconscient collectif et devient le porte-drapeau des mouvements féministes des années 70, symbole de l’émancipation des femmes. Avec son sang d’amazone, son style sophistiqué (accessoires dorés) et sa quête de vérité, n’a-t-elle pas tous les atours d’une icône queer ?
Un film «vitaminé » rythmé par des inserts graphiques pop et des extraits de films, qui laisse place à de nombreux témoignages de fans et collectionneurs, ainsi qu’à des entretiens exclusifs avec Lynda Carter (Wonder Woman de la série TV culte), Gloria Steinem (journaliste) ou Kathleen Hanna (cofondatrice du mouvement Riot grrrl). Tous rendent hommage à cette princesse amazone dont le principal pouvoir est d’avoir ouvert la voie à un féminisme moderne et toujours vivant.
http://wonderwomendoc.com

Présenté par Karine Espineira

SAMEDI 18 AVRIL / 14H30 / BIBLIOTHÈQUE DE BORDEAUX-MÉRIADECK

wonder-woman

mars 4th, 2015

Regarding Susan Sontag

Icônes Queer // LES FILMS

Nancy Kates / USA / 2014 / 1h41 / VOST

Susan Sontag est une énigme. Écrivaine, critique, essayiste, activiste, cinéphile, lectrice compulsive… elle est l’une des figures intellectuelles féministes américaines les plus importantes de sa génération (même si elle n’aimait pas se proclamer telle). Combative, impétueuse et souvent controversée, elle a toujours gardé le cap d’une liberté d’esprit intransigeante et passionnée. Son essai sur le camp (attitude esthétique entre mauvais goût, farce et plaisir de l’exagération) est devenu une référence pour les « cultural studies ».

Nancy Kates dresse le portrait complexe et fascinant d’une icône pétrie de contradictions. On découvre le courage et l’assurance parfois arrogante de celle qui savait diablement façonner son image publique. Et dans le même temps, l’exigence parfois tyrannique d’une femme excessivement secrète et rongée par le doute. Primé au Festival de Tribeca, Regarding Susan Sontag mêle habilement archives publiques et privées avec des témoignages d’amis et contemporains (Annie Leibovitz, Lucinda Childs…) qui évoquent notamment ses amours tumultueuses. Des extraits de son œuvre (essais et journal intime) viennent nourrir le tableau.

Suivi d’une discussion avec Jean-Michel Devésa (professeur de littérature à Bordeaux Montaigne)
SAMEDI 18 AVRIL / 16H / BIBLIOTHÈQUE

mars 3rd, 2015

PENTAX Image

Conférence ICÔNES QUEERS…

EVENEMENTS // Icônes Queer

Conférence « ICÔNES QUEERS ET FÉMINISTES »
animée par Eric Macé, sociologue

Les stéréotypes de genre restent nombreux dans l’art et les médiacultures mais se développent aussi des figures grand public ou subculturelles qui à l’inverse proposent des modèles d’inspiration, d’identification ou de projection qui déboîtent, élargissent voire subvertissent les répertoires de genre.

avec :

AJ-photo-conf

Conf-Nelly

- AJ Dirtystein, performeuse et docteure en littérature française
« Extrême féminin et contre-culture : de la transgression à la  transmission »
En faisant de leur vie leur propre modèle de pensée, certain-e-s artistes revendiquent la création comme une valeur qui n’est plus « extérieure » mais au contraire indissociable d’eux-mêmes, « intérieure » et propre à leur expérience et de ce fait ils mettent en pratique l’idée suivant laquelle la principale œuvre d’art […] dont il faut se soucier, c’est soi-même, sa propre vie, son existence (Foucault, 1984). Par le témoignage de leur expérience, ils nous incitent à passer de simple spectateur à acteur de notre propre vie à notre tour, tout en faisant du marginale, du hors-norme, du « freak », un élément positif, écrasant toute forme de victimisation. »
www.ajdirtystein.com

- NellyQuéméner, Maître de conférences en sciences  de l’information et de la communication à la Sorbonne
« De Miss à Mister France. Les figures androgynes de l’humour »
Michel-le, Dominique Tout, Mumu, Daniel/le… L’humour et le one wo-man show sont l’un des lieux privilégiés d’émergence de figures aux « féminités masculines » (et inversement), parfois inclassables selon les catégories binaires du masculin et du féminin. En mettant en scène des personnages au genre trouble et en montrant l’insuffisance des mots à venir les qualifier, la scène humoristique contemporaine participe d’une mise en scène réflexive des normes de genre et des modes de catégorisation du genre. Elle propose certes des ressources d’identification mais constituent également de véritables répertoires politiques pour des publics en mal de représentation. De la persona androgyne de Muriel Robin aux genres parodiques de Florence Foresti en passant par les portraits gouines d’Océane Rosemarie, cette intervention propose de retracer l’avènement de subjectivités queer sur la scène de l’humour des trente dernières années.

JEUDI 16 AVRIL / 18H / UNIVERSITÉ DE BORDEAUX

janvier 1st, 2015