En cette année BIssextile, Ciné-marges installe un rendez-vous régulier, au fil de l’eau, dédié au cinéma et aux pratiques queer.
Au cœur de ce ciné-marges-club, un temps fort colore le printemps, sur un week-end entier, du 28 avril au 1er mai, de rencontres en tout genre : - 3 fictions, 1 documentaire, 2 séances de courts-métrages,
Révisez donc vos classiques et osez les découvertes, avec Théo, Hugo, Orlando,les garçonnes, les ours(ons), les trans et les folles… toute-s sur le même bateau !
Également en partenariat avec Bordeaux Rock, l’Université de Bordeaux, et avec le soutien de la Mairie de Bordeaux.
samedi 30 avril // Utopia // 20h30en présence des réalisateurs !
THÉO ET HUGO DANS LE MÊME BATEAU
un film d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau (Fr, 2016, 1h37)
Dans un sex-club parisien, la rencontre inattendue entre Théo et Hugo, deux jeunes hommes en quête de sensations, va bouleverser leur vie. Ce magnifique récit qui s’achèvera à la levée du jour est l’observation à la fois sentimentale et brutale de la naissance d’un amour, avec ses premiers rires et ses premières larmes. Portée par deux comédiens audacieux et troublants, cette épopée nocturne des sentiments et des corps est aussi l’occasion pour les deux cinéastes, quinze ans après Drôle de Félix, de réintégrer la question du sida au cœur de la fiction française. Libre et à contre-courant, cette mise en scène du coup de foudre amoureux est enfin une invitation lumineuse au désir et aux possibles que cette nuit inoubliable permet.
Suivie d’une rencontre avec Olivier Ducastel et Jacques Martineau Révélés par la comédie musicale Jeanne et le garçon formidable, Ducastel et Martineau nous ont offert de la tragédie légère et solaire (Félix), de la comédie camp (Crustacés et Coquillages) ou encore un portrait familial inoubliable (L’Arbre et la Forêt). Théo et Hugo est leur 7e long-métrage et sans doute leur plus personnel.
En cette année BIssextile, Ciné-marges installe un rendez-vous régulier, au fil de l’eau, dédié au cinéma et aux pratiques queer. Au cœur de ce ciné-marges-club, un temps fort colore le printemps, sur un week-end entier, de rencontres en tout genre : 3 fictions, 1 documentaire, 2 séances de courts-métrages, une exposition et une soirée batifolage. Révisez donc vos classiques et osez les découvertes, avec Théo, Hugo, Orlando, les garçonnes, les ours, les trans et les folles… toute-s sur le même bateau ! EC
dimanche 1er Mai / cinéma Utopia / 18h / en présence d’Irène Théry
LA SOCIOLOGUE ET L’OURSON
de Etienne Chaillou et Mathias Théry (Fr, 2015, 1h18)
Frigide Barjo au pays des Muppets… Quand une sociologue et des peluches prennent la parole sur la question du mariage pour tous, l’ovni est au rendez-vous. Ce pur bijou de cinéma nous replonge, avec une dérision réjouissante, dans la progression des débats houleux qui ont animé la société et la scène politique française entre septembre 2012 et mai 2013.Face à la médiatisation, c’est Irène Théry, éminente sociologue de la famille associée à l’élaboration du projet de loi, qui s’interroge face caméra (ou presque…) et répond aux questions facétieuses de son fils, coréalisateur du film. Un dialogue mère-fils qui résonne à merveille avec le propos et torpille quelques lieux communs sur la parentalité et la filiation. Portrait intime et feuilleton national, un film inventif et impertinent. Incontournable !
La séance sera suivi d’un débat avec Irène Théry. Directrice d’études à l’EHESS Sociologue, spécialiste de la famille, de la parenté et des études de genre.
vendredi 29 avril / Jean Eustache / 20h30
« GENRE TA FAMILLE ! «
Le trouble dans le genre… la construction des genres et des sexualités au sein de familles qui grattent et ou ça gratte…
JAY PARMI LES HOMMES de Zeno Gaton Jay, jeune garçon de 14 ans, vit seul avec son père, Anton. Pour exister aux yeux de celui-ci, Jay doit devenir un homme et trouver une copine. En forçant son entrée dans le territoire viril et brutal des hommes, Jay va tenter d’oublier qu’il est encore un enfant.
REPAS DOMINICAL de Céline Devaux (France, 13min) Jean observe les membres de sa famille. On ne s’écoute pas, on le caresse et on le gifle, c’est normal, c’est le repas dominical.
César du meilleur court d’animation !
JE SUIS UNE FILLE (Pays-Bas, 15min) Joppe est une jeune fille de 13 ans qui vit son adolescence entourée de sa famille et ses amis. Elle commence à être attirée par Brian, un jeune ado de son quartier. Doit-elle lui dire qu’elle a été assignée au masculin à la naissance ?
Il MANICHINO de Renato Muro (Italie, 12min) Dans une banlieue romaine, un gamin est intrigué par un mannequin abandonné dans un champ. Il éveillera en lui des troubles et questionnements inédits.
REALNESS WITH A TWIST de Romain Cieutat (France, 6min44) Un jeune homme s’adonne, en cachette de sa famille, à la pratique d’une danse un peu particulière….
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En présence de FRED ARENDS (critique ciné) Tarif unique : 5,5€
Courts queers // 28 avril / 21h / Galerie St François
Carte Blanche à Stéphane Gérard (réalisateur) Une sélection de courts-métrages issus de «What’s Your Flavor ?», un appel à films expérimentaux LGBTQI, lancé en 2015 en collaboration avec le Collectif Jeune Cinéma. Un programme queer et féministe de cinéastes internationaux explorant les représentations des minorités dans la minorité.
Nothing like Ivanhoe(Bug Davidson)
Variation rock n’roll des thèmes revisités du coming out, de l’amour et des héros…
Une réjouissante exploration de ce que c’est d’être une pédale fière (si l’on peut traduire ainsi « A sissy »), dénonçant le prima de la masculinité et la misogynie.
Un hommage à Thérèse Clerc. La voix des Babayagas se mêle à celle de Simone de Beauvoir dans un corps à corps inter-générationnel.
Une ôde aux femmes qui vieillissent, à leurs corps et leurs désirs, situés quelque part entre fantasme et réalité.
The Ghosts of Syb’L vane (Hayat Hyatt)
Un fantôme ramène à la vie le souvenir dʼanciens amants. Inspiré par Le portrait de Dorian Gray, ce court mêlant fiction et documentaire s’intéresse aux politiques des masculinités, des désirs et des identités gays noirs.
Record Recreate (Jacqueline Lin)
« Etant intéressée par la critique des canons et idéaux de beauté des femmes asiatiques, j’ai enregistré des interview de mes amis et de ma famille, et j’ai ensuite rejoué leurs dires d’une manière ludique et ironique. » (J.L)
F to (Hayley Morgenstern)
Pied de nez queer aux contes de fées « hétéronormés », une performance inspirée du film DAISIES de Vera Chytilová, ainsi que des écrits d’Angela Carter. C’est aussi une représentation visuelle des recherches théoriques des deux auteurs sur les questions trans et lesbiennes.
Dans son ouvrage « The Queen’s Throat: Opera, Homosexuality, and the Mystery of Desire”, Wayne Koestenbaum analyse la voix comme lieu de transgression en en étudiant la physionomie, le son et l’idéologie. La voix permet de construire une solide identité genrée, mais tout autant de la déconstruire. Ici on se concentre sur la modulation vocale, le « voice break », et les relations entre le genre et la voix chantée.
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Galerie Saint François
20 rue St François à Bordeaux
Entrée libre
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samedi 30 avril // Bibliothèque de Mériadeck à Bordeaux
Une après-midi à la bibliothèque autour de deux adaptations cinématographiques d’œuvres littéraires qui ont marqué les années folles en France et en Angleterre, période de légende pour les transgressions en tout genre.
14h/ LA GARÇONNE de Jean de Limur
(Fr, 1936, 1h35)
Une jeune femme, destinée par ses riches parents à un fiancé infidèle, décide de mener à son tour une vie de plaisirs dans le Paris interlope où elle collectionne les partenaires des deux sexes. En 1922, à la sortie du roman, La Garçonne, le scandale fut tel que son auteur, Victor Margueritte, fut déchu de sa Légion d’honneur . Plusieurs adaptations cinématographiques se sont inspirés de ce roman entre les années 30 et 50, mais celle de Jean de Limur est sans doute la plus audacieuse. La jeune fille, interprétée par Marie Bell, y croise des garçons comme des garçonnes. Elle est entretenue par une étonnante Arletty teinte en blonde et suscite la convoitise de deux chanteuses. La première est incarnée par Suzy Solidor, alors immense vedette de music hall, aux chansons hédonistes : «La vie est un feu de paille, prends le plaisir quand il vient.» La seconde n’est autre qu’Edith («la môme») Piaf ! qui réplique : « Mes sens inapaisés, cherchant pour se griser, l’aventure des nuits louches, apportez-moi du nouveau…».
Ce film rarissime devenu introuvable vous est montré dans le cadre d’une carte blanche offerte au Ciné-club Le 7e genrede Paris, en présence d’Anne Delabre (auteure et critique).
16h30 / ORLANDO de Sally Potter (R.U, 1992, 1h30)
En 1600, un jeune noble, Orlando, devient le favori de la reine Elisabeth Ire. Sur son lit de mort, elle l’implore de rester toujours jeune. Il tra- verse ainsi le temps jusqu’à nos jours, sans jamais vieillir. Non content d’échapper à la loi du sablier, Orlando défie également la loi de la dif- férence sexuelle. Né homme, il se réveille femme après un long sommeil… Joué par une seule actrice — Tilda Swinton, égérie de Derek Jarman et figure androgyne par excellence — Orlando est la libre adaptation du roman éponyme (1928) de Virginia Woolf, dédié à son amante Vita Sackville-West. Lettre d’amour ou exercice de style, il était certes inédit que d’étaler l’action sur plus de trois siècles (1586 à 1928), résumant à travers son personnage-titre toute l’histoire de l’Angleterre des Tudors aux Années folles. Grâce à cette œuvre féministe poétique, la réalisatrice-compositrice anglaise, Sally Potter, remporte un succès international, et à Venise en 1992, Tilda Swinton le prix de la meilleure actrice, ô combien mérité !
> en présence de Sye-Kyo Lerebours (Université de Bordeaux) et Fred Arends (journaliste)
Sarah Barthe (Collage) Tomas Smith (Photographie) Ilazki de Portuondo (Photographie, vidéo) Bruno Tessier (Peinture, collage) Mélanie Pottier (Photographie) Yifan Zhou (Photographie) Jen Moret (Broderie contemporaine) Sarah Barthe (Dessin, collage, peinture)
Bordeaux Rock et Cinémarges font à nouveaux batifoler les corps :
samedi 30 avril au VOID
SALLY DIGE ( live / Canada / New wave, Italo Disco )
Sally Dige n’est pas uniquement le dernier phénomène vocal, musical et sculptural Canadien. Derrière l’aura de cette jeune musicienne à l’allure provocante se dévoile une synth-pop glaciale et martiale… Son premier titre « Immaculate Deception » sortie en Septembre 2011 lui donne d’emblée une reconnaissance mondiale. Ancienne membre de Sixth June, Sally Dige mêle dans ce projet l’abstrait et le linéaire et tire de sons atmosphériques de belles et sombres mélodies pop. Sensualité, rouge baisé, œil aiguisé et garde-robe raffinée, les performances de l’artiste rappellent immédiatement Annie Lennox de Eurythmics. En 2015 elle sort sont premier LP « Hard To Please », un mélange envoutant d’Italo-disco et de New Wave. https://www.facebook.com/sallydige/?fref=ts
+ Jan & les Hologrammes : avec Herr Pop des Popingays de Paris et Les Simones (Dj set Queer)
Née à Bordeaux, Delphine Delas crée des personnages mythologiques inspirés de civilisations anciennes, de rites païens, de mondes oniriques où la nature est maîtresse et l’humain y est un lointain souvenir ou une transformation. Des êtres hybrides apparaissent dans des mondes imaginaires ou parallèles.
Après avoir résidé pendant dix ans en Espagne, puis le Canada, voyagé un peu partout, elle travaille actuellement entre Bordeaux et ses différents projets dans le monde. Formée en histoire de l’art et en archéologie, elle mène actuellement un doctorat en arts à l’Université de Bordeaux.
Sa pratique et ses intérêts sont multiples, qu’elle exprime au travers d’œuvres murales, d’illustrations, d’installations, de bande dessinée, de peintures, dessins, peintures, graffitis, et de street art. Delphine ne veut aucune limite, ni code. Elle essaye de jouer avec ces frontières.